
La température constitue l'un des facteurs clés du fonctionnement des écosystèmes lacustres qui contribue à conditionner les équilibres chimiques et biologiques de ces milieux. A ce titre, il s'agit d'un paramètre à prendre en compte dans le processus d'évaluation de la qualité écologique des plans d'eau imposé par la DCE. Par ailleurs, ces équilibres sont aujourd'hui menacés par les effets du changement climatique, qui induit notamment une hausse globale des températures à l'échelle de la planète, mais peut également être à l'origine de dérèglements complexes à échelles plus locales, conduisant par exemple à une dégradation de la qualité de l’eau des lacs avec un impact négatif sur la biodiversité.
Afin de pouvoir documenter et comprendre ces évolutions, le Pôle ECLA est à l'origine de la mise en place d’un réseau de surveillance in-situ à long terme et en continu de la température des lacs (RNT plans d'eau).
Les connaissances acquises permettront d’étudier dans quelques années les modifications de la température de l’eau en réponse au changement climatique et de comprendre le rôle des autres facteurs de contrôle de la température de l’eau. En effet, la température de l’eau lacustre dépend non seulement de la température de l’air mais aussi d’autres paramètres météorologiques (comme le vent), environnementaux (comme la forme du lac) et humains (comme les prélèvements d’eau).
A partir des données acquises sur les lacs du réseau, des outils de modélisation permettent par ailleurs d’estimer la température dans les lacs qui ne sont pas équipés d’enregistreur.
Les mesures de température sont effectuées par des enregistreurs autonomes avec un pas de temps court (quelques minutes à quelques heures). Les enregistreurs sont positionnés selon un protocole standardisé – souvent au niveau de la zone la plus profonde du lac – et à différentes profondeurs, pour permettre de suivre les variations de température dans toute la colonne d'eau et les phénomènes de stratification/brassage (voir encadré en bas de page). Ils sont généralement espacés de 50 cm dans les premiers mètres sous la surface, puis de 1 m dans la zone de mélange superficielle (épilimnion) et de minimum 4 m en-dessous et jusqu'au fond (hypolimnion).
Les données enregistrées par les capteurs sont relevées sur site annuellement ou tous les deux ans, puis vérifiées et qualifiées par les experts du Pôle ECLA, avant d'être mises à disposition l'année suivante en l'absence d’erreurs identifiées.
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Pour @ller plus loin…
Voir la page du projet sur le portail technique du Pôle ECLA
La stratification thermique des lacs Les couches d’eau se stratifient selon leur température : l’eau chaude étant plus légère que l’eau froide, une couche superficielle d’eau chaude (épilimnion) se met en place au printemps et en été, et « flotte » au-dessus d’une couche d’eau de fond plus froide (hypolimnion). La zone de transition entre ces couches d’eau s’appelle le métalimnion. La surveillance de la température à différentes profondeurs permet aussi de surveiller les mises en place et changements de profondeur/épaisseur de ces trois couches d’eau et la date d’apparition (printemps) et de disparition (automne) de la stratification. | ![]() |